lundi 20 décembre 2010

Graphisme

Le graphisme est une discipline qui consiste à créer, choisir et utiliser des éléments graphiques (dessins, caractères typographiques, photos, couleurs, etc.) pour élaborer un objet de communication et/ou de culture. Chacun des éléments est symbolique et signifiant dans la conception du projet, selon les axes définis éventuellement avec d'autres intervenants du domaine de la communication, dans le but de promouvoir, informer ou instruire.
« Le design graphique peut être défini comme le traitement formel des informations et des savoirs. Le designer graphique est alors un médiateur qui agit sur les conditions de réception et d’appropriation des informations et des savoirs qu’il met en forme. » (Annick Lantenois)[1]
Selon ses domaines d'intervention (illustration, affiche, communication d'entreprise, presse, édition, packaging, publicité, design web, signalétique, identité visuelle, etc.), il fait partie de la chaîne graphique liée à l'imprimerie ou à d'autres médias.
Bien qu'aujourd'hui le terme « design graphique » soit parfois jugé trop vague par certains (particulièrement en France et en Suisse), il devient de plus en plus populaire dans les pays de la francophonie[2] et est généralement préféré au terme « graphisme » au Québec[3],[4] et dans le Canada francophone[5].


Qu'est-ce que le graphisme ?
Force est de constater que le terme "graphisme", utilisé par les professionnels, ne désigne ni dans l'usage courant, ni dans le dictionnaire, une discipline globale. Sans doute la multitude de supports que le graphisme investit, son "émiettement", expliquent-ils en grande partie cette situation. Il faut probablement y ajouter la moindre considération que connaissent en général les objets usuels. Tout se passe comme s'il y avait une réticence à nommer et partant, à reconnaître un art visuel qui fait partie de notre vie quotidienne.
Comment pourrait se développer une réflexion sans que son objet d'étude ne soit quelque peu défini ? L'exposition propose de considérer le graphisme comme un vaste territoire entre la typographie "pure", d'une part, et l'image "pure", d'autre part. Elle s'attache ainsi à regrouper les travaux des grahistes en grands ensembles correspondant aux principales fonctions du graphisme et aux différentes lectures que nous en avons :

Attirer le regard. L'affiche, la couverture de livre, la pochette de disque, ont une fonction d'appel. Du point de vue du récepteur, la lecture d'une affiche, par exemple, est une lecture forcée, un regard happé.

Mettre en pages.
Le travail de mise en pages concerne aussi bien le livre, le journal, le dépliant, le catalogue publicitaire, la carte de vœux, etc. Du point de vue du récepteur, cette lecture est une lecture volontaire, notre lecture ordinaire.

Identifier. Le rôle de l'identité visuelle est de faire reconnaître rapidement. Née dans les entreprises, la notion a largement gagné tous les organismes ainsi que les manifestations culturelles éphémères. Logotypes, papiers à en-tête, déclinaisons diverses, habillages télévisuels, appellent une lecture par imprégnation, subconsciente.

Signaler. À l'extérieur, (ville, forêt,…), comme à l'intérieur (bâtiment public), la signalétique oriente et informe dans l'espace. Elle obéit à une autre échelle que celle de la page, même si elle est lue de manière volontaire, puisque le regard cherche l'information.


Pour l'écran. On retrouve ces grandes fonctions du graphisme dans les travaux pour l'écran. Les habillages de chaînes de télévision, par exemple, déclinent une identité visuelle tandis que les mises en pages de cédéroms ou de sites Internet sont réalisés pour un environnement interactif.

L'exposition se propose de sensibiliser le public en faisant regarder ce qui n'est généralement que perçu, entrevu. Dans notre "civilisation de l'image", il est plutôt rare que l'image et le langage (écrit ou oral) soient totalement séparés, isolés l'un de l'autre. Le graphisme qui, par excellence conjugue image et écrit, mérite toute notre attention : l'enjeu en est la qualité d'une part importante de notre culture visuelle.


Quelques définitions

Quelques exemples:

Maurits Cornelis ESCHER est un dessinateur graveur Hollandais disparu en 1972. Tout le monde a croisé un jour l'une ou l'autre de ses oeuvres (ci-contre : Mouvement perpétuel - 1961), originale ou transformée, souvent avec bonheur (mais pas toujours) aux fins de publicités, de génériques d'émissions télévisées, de couvertures de livres, ou d'affiches. Les téléspectateurs européens recevant la troisième chaîne française remarqueront l'ancien générique de l'émission de Georges Pernoud "Faut pas rêver".



M.C. Escher : Main tenant un miroir sphérique

En marge de l’œuvre peint, la lithographie et la gravure ont toujours occupé une très grande place dans l’œuvre de Joan Miró (1893-1983) qui expérimente ces procédés dès les années 1930.
Son intérêt pour la littérature et la poésie l’amèneront à illustrer à l’aide de ces techniques de nombreux textes. Il entretiendra d’ailleurs toute sa vie des relations amicales avec de célèbres poètes et participera à l’élaboration de nombreux livres illustrés avec André Breton, Paul Eluard, Tristan Tzara, Francis Ponge, René Char, Michel Leiris, Jacques Prévert...
La fascination pour l’écrit de Miró est très tôt perceptible dans son art. C’est le caractère plastique de l’écriture qui le passionne. Sa manière picturale s’affirme. Elle emprunte à la calligraphie « le tracé linéaire et minutieux du visible ».
L’image est poème, les poèmes sont images.

Joan Miró, " Un monde fantasmagorique "

André Breton "the dance"

Pendant la guerre, engagé dans la Résistance, Paul Eluard participe au grand mouvement qui entraîne la poésie française, et le poème Liberté ouvre le recueil Poésie et Vérité paru en 1942. Les textes qui forment ce recueil sont tous des poèmes de lutte. Ils doivent entrer dans la mémoire des combattants et soutenir l'espérance de la victoire : comme on le faisait pour les armes et les munitions, le poème Liberté à été, à l'époque, parachuté dans les maquis.




Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer : Liberté.



Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom


Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom


Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom


Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom


Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunis
J'écris ton nom


Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom


Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom


Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom


Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom


Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.


Paul Eluard
in Poésies et vérités 1942
Ed. de Minuit, 1942

DE VINCI ETUDE DE PROPORTIONs XVe SIECLE

LEONARD DE VINCI XVeme SIECLE
Étude de proportions du corps humain selon Vitruve
etudedeproportionsducorpshumain.jpg
Dessin à la plume tiré du De Architectura de Vitruve, l'Étude de proportions du corps humain selon Vitruve de Léonard de Vinci a appartenu à la collection d’œuvres d’art graphique de Giuseppe Bossia avant d'être rachetée en 1822 par les gallerie dell’Accademia de Venise.Léonard de Vinci, Étude de proportions du corps humain selon Vitruve. Dessin à la plume. Gallerie dell'Accademia, Venise.

Ernest Pignon-Ernest Cabines

Plus de trente ans maintenant qu'Ernest Pignon-Ernest appose ses images sur les murs des villes, au coeur de la vie urbaine. Très attentif à l'espace qu'il investit, l'artiste est attaché à la représentation du corps et appose ainsi ses figures in situ (très souvent des personnages à l'échelle 1). Repéré dès 1972 au Salon de la jeune peinture du Grand Palais, Pignon-Ernest connaîtra toute sa vie les deux pans du monde artistique. Il sera aussi bien amené à créer en pleine rue que dans le cadre d'expositions personnelles en galeries, intervenant dans des musées prestigieux (musée Rimbaud, musée d'Art moderne de Paris, musée Picasso d'Antibes, palais des Beaux-Arts de Pékin, musée Ingres, etc .). Dessins parfaitement intégrés à l'architecture de la ville, ses oeuvres s'imposent comme des offrandes collectives que chacun peut observer, loin des vitrines de musée. Avec des dessins empreints de nostalgie, de questions modernes et un souci historique constant, Ernest Pignon-Ernest déploie des figures aussi troublantes que belles qui ne manquent pas d'interroger le rapport de chacun à son espace, mais surtout à sa mémoire. Avec différentes séries consacrées aux poètes, et notamment à Rimbaud, mais aussi Maïakovski ou Antonin Artaud, l'artiste ouvre les frontières de l'art graphique et en appelle au souffle commun de la création et de l'imagination pour communiquer sa vision du monde. Si de grandes rétrospectives lui sont déjà consacrées, notamment celle du Palais d'Evian en 2007, Pignon-Ernest n'en est pas moins toujours aussi productif et multiplie les interventions et expositions, quitte à choquer les défenseurs d'un traditionnalisme d'un autre âge. Coup sur coup, l'artiste se voit en effet refuser une exposition au Centre culturel français et, en juin 2009, trois catholiques recouvrent les sexes d'anges d'une de ses oeuvres exposée à Montauban. Des réactions qui viennent rappeler la pertinence de sa démarche, tout entière dédiée à l'ouverture de l'art pour le plus grand nombre.

Qui est Banksy ?

Personnage mythique de la scène graffiti ...

Introduction

 Personnage mythique de la scène graffiti, Banksy est identifié comme étant un troubadour des temps modernes. Illustre artiste revendicateur, aucun fait social ne sait lui résister tant il est incisif et décoiffant dans son art. Banksy possède aujourd'hui sa place parmi les grands de ce monde par ses innombrables actes répréhensibles mais ô combien subversifs.
Il adore provoquer, choquer voire perturber la société et c'est ce qui fait toute l'importance de son oeuvre. Malgré sa capacité à transgresser les règles, il demeure à ce jour un vrai mystère puisque sa vraie identité n'a jamais été dévoilée. Selon toute vraisemblance, Banksy serait un artiste du Street art (Graffiti) originaire de Bristol, en Angleterre. Philanthrope, anti-guerre et révolutionnaire, l'artiste prends son art comme médium de communication pour scander haut et fort son mécontentement envers certains faits de société, certaines situations politiques ou carrément, certaines décisions adoptées par les leaders mondiaux. Né en principe en 1974, ce n'est qu'au cours des années 1980 qu'il commence à manier la bombe, après avoir complété une formation de boucher. Mais c'est entre 1992 et 1994 qu'il devient véritablement artiste graff, au seins d'un groupe appelé le Bristol's DrybreadZ Crew (DBZ), assistant ses collègues Kato et Tes .
Depuis les débuts de sa carrière, il utilise une combinaison originale de pochoirs et d'écrits, spécifiant apparemment lui-même qu'il n'est pas à son meilleur avec la bombe aérosol habituelle. Ce n'est cependant qu'en 2000 qu'il fait l'utilisation de pochoirs plus élaborés. Il aurait expliqué que l'idée lui était venue après avoir échappé à une poursuite policière, alors qu'il s'était caché sous un wagon de train. Selon certaines sources, son vrai nom serait Robin ou Robert Banks mais, encore une fois, rien n'est certain. Banksy tient mordicus à garder l'anonymat, tout comme l'esprit du graffiti, qui consiste en la réalisation d'oeuvres dans le plus pur secret. Son art est un mélange d'ironie, d'irrévérence, d'humour et comporte très souvent des messages très clairs, dans l'optique où ils ne sont pas interprétés au premier degré.