On a parfois usé du terme grec de lipsanothèque (littéralement « armoire à reliques »), pour qualifier des meubles ou des reliquaires destinés à recevoir plusieurs reliques. Certains reliquaires portatifs destinés à l'exposition des reliques se sont appelés monstrances. D’autres, épousant la forme de l'objet qu'ils contiennent, sont qualifiés de topiques (ainsi les bustes-reliquaires et chefs-reliquaires qui contiennent généralement tout ou partie du crâne d'un saint, les bras-reliquaires, etc.).
On appelle staurothèque, au moins en milieu byzantin, un reliquaire contenant un fragment de la Vraie Croix.
Il existe enfin d'autres modes de conservation des reliques tels que leur insertion dans des regalia (sceptres, couronnes, mains de justice, etc.), ou leur usage comme talismans (dans des amulettes ou dans le fourreau des épées), mais on sort ici du cadre des reliquaires proprement dits.
Il s'agit donc de boîtes de taille et de forme variable, destinées à recueillir des objets précieux et vénérés.
La plupart des reliquaires sont en métal, souvent argentés ou dorés. Ils peuvent être enrichis soit d’émaux, soit de pierres précieuses ou semi-précieuses.
Une vitre peut laisser entrevoir la relique dans son coffre.
Plusieurs formes géométriques sont possibles : quadrangulaire, cubique, octogonale, cylindrique ou autre.
Parmi les reliquaires topiques, les chefs-reliquaires prennent la forme soit d'une tête ou d'un buste, comme par exemple le chef-reliquaire de saint Ferréol à Naxon, du milieu du XIVe siècle[1] ou celui de saint Piat à Tournai (ci-contre).
Les bras-reliquaires les pieds-reliquaires et les jambes-reliquaires revêtent la forme générale des membres qu'ils contiennent. Vous pouvez en voir un exemple à Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan).
Les reliquaires portatifs destinés à la dévotion personnelle sont d’une grande variété de formes et de matières. Charlemagne avait ainsi une relique dans la poignée de son épée Joyeuse.
Les reliquaires sont donc destinés à conserver les restes matériels de saints personnnages ou d'autres objets qui ont été sanctifiés par leur contact. Ils servent à les préserver de la corruption et des souillures. C'est pourquoi on utilisa de moins en moins le bois, et de plus en plus le métal, au moins pour les reliques les plus précieuses.
Ils servent à en garantir l'authenticité et l'intégrité. C'est pourquoi ils sont le plus souvent scellés et parfois munis de chartes rédigées et signées par un évêque.
Ils servent à exposer les reliques à la piété des fidèles, soit dans l'église même, soit lors de procession. Au départ en effet les reliques étaient conservées sous les autels des églises ; mais à partir du XIIe siècle on les exposa à la piété des fidèles, soit sur l'autel, soit sur une « tribune d'ostension »[2], ou encore dans des reliquaires portatifs appelés monstrances. Les reliquaires portatifs étaient parfois utilisés pour être montrés aux fidèles lors de tournées destinées à collecter des fonds.
Une autre fonction du reliquaire, ou plutôt des ornements précieux du reliquaires, était de manifester la gloire et le prestige du saint dont il contenait les restes, et au-delà du saint lui-même, la gloire et le prestige de la communauté qu'il protégeait. En même temps c'était une sorte de placement, car, en cas de crise, le reliquaire pouvait être fondu. En tant qu'objets précieux, les reliquaires étaient conservés dans le Trésor des églises avec les autres pièces d'argenterie, comme les calices.
La splendeur du reliquaire avait aussi pour fonction de commémorer la générosité du ou des donateurs qui en avaient financé la fabrication ou l'enrichissement. Le souvenir du donateur pouvait en effet être porté sur le reliquaire soit par la représentation de son blason, ou encore celle de son saint patron, ou encore par une inscription.
Reliquaire en bois recouvert d'Argent et orné de bronze et d 'émai, Ecosse VIII ème siécle.
Chef-reliquaire de saint Baudime (St Nectaire, France) | Reliquaire de la crèche (basilique Sainte-Marie-Majeure, Rome) | Lipsanothèque de Sainte-Anastasie (Rome) | Reliquaire de la colonne de la Flagellation (Ste Praxède, Rome) |
Reliquaire de Saint Louis, à la Basilique San Domenico (Bologne). | Buste reliquaire de Saint Mauxe (Acquigny – Eure – Normandie) |
- Qu'est ce qu'une lipsanothèque ?
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- Quel matériaux sont utilisés ?
- Quel est la fonction du reliquaire ?
- Un reliquaire est-il une oeuvre d'art ? Argumentez.